Les ailes du désir

Fan de Wim Wenders, le film les ailes du désir m’avait pourtant échappé. Je l’ai regardé, pour la première fois, il y a un an environ. Pour la deuxième fois, hier soir avec autant de plaisir !
Mon programme de la soirée ? Regarder la suite Si loin, si proche.

Les ailes du désir

Voici une critique du film par Virgile Dumez publiée sur le site à voir, à lire.

Un film en apesanteur, à la fois poétique, philosophique et esthétique. Du grand cinéma intellectuel.

L’argument : Des anges s’intéressent au monde des mortels, ils entendent tout et voient tout, même les secrets les plus intimes. Chose inouïe, l’un d’entre eux tombe amoureux. Aussitôt, il devient mortel. Un film sur le désir et sur Berlin…

Notre avis : Après une longue parenthèse américaine dont le point d’orgue est constitué par la réalisation du chef d’œuvre Paris Texas (1984), le cinéaste Wim Wenders revient dans son pays d’origine, l’Allemagne, et prend le pouls de son pays à travers l’errance d’anges survolant Berlin.

Les ailes du désir (1987) est un nouveau road-movie, mais cette fois-ci bien plus spirituel que spatial.

Certes, la ville de Berlin est un personnage à part entière, mais le cheminement des personnages est bien plus intellectuel que physique.

Véritable rupture par rapport à ses œuvres précédentes où les dialogues étaient peu développés, Les ailes du désir guide le spectateur à travers les pensées perçues par les anges sous forme de voix off. Le flot continu de phrases poétiques révèlent au passage l’extraordinaire qualité d’écriture de Peter Handke, qui a pourtant rédigé le script au fur et à mesure du tournage (improvisé, comme souvent chez le cinéaste). Malgré cette contribution du hasard et de l’inspiration immédiate, le métrage donne une impression de construction dramatique très maîtrisée.

Véritable film littéraire, voire philosophique, cette déambulation poétique à travers l’espace berlinois et l’histoire allemande séduit par son humanisme débordant et son appel à l’amour fusionnel.

Grâce à la conjonction providentielle de multiples talents – on citera entre autres Peter Handke à l’écriture, Henri Alekan à la photographie, Jurgen Knieper à la musique symphonique et Nick Cave pour la touche rock underground – cette brillante réflexion sur la nature humaine et la beauté de l’existence touche le spectateur au plus profond de son être. Inutile d’être allemand pour ressentir tout le poids de l’histoire qui pèse sur le pays et ses habitants, inutile d’être croyant pour s’évader avec ces anges qui doutent de leur mission divine. Il suffit juste de vivre et de se laisser porter par cette invitation à la méditation sur l’essence même de l’être.

Chef d’œuvre esthétique et thématique, Les ailes du désir a obtenu le Prix de la mise en scène à Cannes en 1987 et bien d’autres récompenses, toutes méritées. En état de grâce, Wim Wenders crée une œuvre en apesanteur, comme débarrassée du poids des corps afin de n’être plus que pur esprit.

 

Découvrir d’autres films

 

Enregistrer

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :