Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, deux « chercheurs in-terre-dépendants » nous expliquent, dans leur livre l’entraide, l’autre loi de la jungle, que la science prouve l’importance de l’entraide chez les plantes et chez les animaux. Une lecture passionnante qui déconstruit de nombreuses idées reçues.
Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.
Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…
Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.
Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre tendance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internationale pour ralentir le réchauffement climatique ?
À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthropologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un immense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».
Les auteurs
Pablo Servigne et Gauthier Chapelle ont tous deux une formation d’ingénieur agronome et un doctorat en biologie. Ils ont quitté le monde académique pour devenir « chercheurs in-terre-dépendants ».
Le premier est notamment co-auteur de Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes (Seuil, 2015). Le second a coécrit Le Vivant comme modèle. La voie du biomimétisme (Albin Michel, 2015).
Pour en savoir plus…
« Comme toute représentation culturelle, l’idéologie de la compétition est le fruit d’un processus progressif. On peut dater son apparition au XVIIe siècle, lorsque, dans la foulée des guerres de Religion, les moralistes et les économistes ont cru trouver une bonne idée: en laissant s’exprimer l’égoïsme de chacun sur le plan économique, on permettrait à la société de retrouver son équilibre, grâce à la « main invisible » du marché.
Deux siècles plus tard, la théorie de Darwin a été interprétée dans ce sens-là, notamment par le philosophe Herbert Spencer, dont la pensée donnera naissance à l’idée d’un « darwinisme social ». Enfin, dans la deuxième partie du XXe siècle, la génétique et la sociobiologie sont venues renforcer cette mythologie.
Or, depuis quarante ans, de nombreux travaux ont remis en question cette pseudo-évidence et ont montré que l’entraide est un mode d’interaction majeur au sein d’une même espèce, mais aussi entre espèces. » – Pablo Servigne dans une interview de L’OBS.
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