Jean Ziegler a consacré l’essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d’assujettissement des peuples du monde. Depuis plus d’un demi-siècle, il est vent debout contre le capitalisme financier. L’optimisme de la volonté est un film documentaire qui lui est consacré, réalisé par Nicolas Wadimoff.
Avec Jean Ziegler, la souffrance a un visage, l’oppression un nom, et les mécanismes à l’œuvre sont saisis dans leur application concrète.
Mais l’espoir est là. Il s’incarne dans la résistance quotidienne de ceux qui, dans les régions dévastées, occupent les terres et opposent le droit à l’alimentation à la puissance des trusts agro-alimentaires.
Ils attendent de nous un indéfectible soutien. Au nom de la justice et de la dignité de l’Homme.
La faim, c’est le crime organisé et on peut désigner les assassins.
À l’arrière d’une voiture, Jean Ziegler, 82 ans, rassemble ses notes et nous confronte avec des photos d’enfants au visage dévoré par le noma, une maladie de la malnutrition qui fait des ravages en Afrique.
Au palais des Nations, le vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme et ancien rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation monte au créneau contre l’avidité des « fonds vautours » qui mettent à genoux les services publics des pays endettés.
À Munich, l’ancien professeur de sociologie de l’université de Genève et de la Sorbonne donne de la voix à la tribune lors d’une manifestation anti-G7.
Invité à La Havane avec son épouse Erica, il s’enthousiasme de l’organisation d’une coopérative agricole, discute avec les gens dans la rue, et loue, le temps d’une hospitalisation imprévue, le système de santé hérité du régime castriste.
Infatigable combat
Nourri d’archives et d’entretiens réalisés entre 2015 et 2016, ce portrait éclairant revient sur les étapes marquantes de l’itinéraire politique du plus célèbre des altermondialistes suisses, de sa rencontre avec Sartre et Che Guevara, au milieu des années 1960, à ses missions actuelles pour l’ONU. Empruntant son titre à une citation du philosophe marxiste Antonio Gramsci
Je suis pessimiste par l’intelligence et optimiste par la volonté
Destruction massive – Géopolitique de la faim
Toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques. Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale.
Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin ? En prenant d’abord conscience des dimensions exactes du désastre : un état des lieux documenté, mais vibrant de la connaissance acquise sur le terrain par celui qui fut si longtemps en charge du dossier à l’ONU, ouvre le livre. Il s’agit tout aussitôt de comprendre les raisons de l’échec des formidables moyens mis en œuvre depuis la Deuxième Guerre mondiale pour éradiquer la faim. Puis d’identifier les ennemis du droit à l’alimentation. Pour saisir enfin le ressort des deux grandes stratégies à travers lesquelles progresse à présent le fléau : la production des agrocarburants et la spéculation sur les biens agricoles.
Une réflexion sur « L’optimisme de la volonté »