Un message pour vous #6

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La vérité est un pays sans chemin

Message#6

La vérité est un pays sans chemin

Je soutiens que la Vérité est un pays sans chemin : vous ne pouvez avancer vers elle par quelque voie que ce soit. […]

Tel est mon point de vue et j’y souscris entièrement, inconditionnellement. La Vérité étant infinie, non conditionnée, inapprochable par aucune voie, on ne peut l’organiser ; on ne peut pas non plus constituer une organisation pour amener ou forcer les gens à suivre un chemin particulier. Si vous avez compris cela, vous verrez combien il est impossible d’organiser la foi. La foi est quelque chose de strictement personnel, vous ne pouvez ni ne devez l’organiser. Si vous le faites, elle meurt se cristallise, devient un credo, une secte, une religion que l’on impose aux autres.

C’est ce que chacun essaye de faire de par le monde. La Vérité est réduite, elle devient un jouet pour les faibles, pour ceux qui ne sont mécontents que momentanément. On ne saurait abaisser la Vérité, c’est l’individu qui doit s’efforcer de se hisser jusqu’à elle. Vous ne pouvez porter le sommet de la montagne dans la vallée…

[…]

Si l’on crée une organisation dans ce but, elle devient une béquille, une faiblesse, un esclavage, elle rend l’individu infirme et l’empêche de se développer, d’établir son unicité qui, elle, réside dans la découverte personnelle de cette Vérité absolue et non conditionnée.

[…]

Dès l’instant où vous suivez quelqu’un, vous cessez de suivre la Vérité.

Il m’importe peu que vous fassiez attention ou non à ce que je dis. Je veux accomplir une œuvre en ce monde et je le ferai avec une inflexible détermination.

Une seule chose m’importe et elle est essentielle : rendre l’homme libre. Je désire le libérer de toutes cages, de toutes peurs, non fonder des religions, de nouvelles sectes, ou établir de nouvelles théories ou de nouvelles philosophies.

[…]

Vous êtes habitués à l’autorité ou à l’atmosphère autoritaire que vous pensez devoir vous conduire à la spiritualité. Vous pensez et vous espérez que quelqu’un d’autre peut, grâce à ses pouvoirs extraordinaires – à un miracle – vous transporter dans ce royaume de liberté éternelle qui est le Bonheur. Toute votre conception de la vie est basée sur cette autorité.

Voici trois ans maintenant que vous m’écoutez, sans qu’aucun changement ne soit intervenu en vous, sauf chez quelques-uns. Maintenant, analysez ce que je dis, ayez l’esprit critique afin de pouvoir comprendre pleinement, fondamentalement…

[…]

Vous avez organisé, vous avez cherché quelqu’un qui apporterait une joie nouvelle à vos cœurs et à vos esprits, qui transformerait toute votre vie, qui vous donnerait une compréhension nouvelle. Quelqu’un qui vous ferait accéder à un autre plan de vie, qui vous encouragerait à nouveau, qui vous rendrait libres, et voyez à présent ce qui arrive !

Réfléchissez, raisonnez avec vous-mêmes et découvrez comment cette croyance vous a rendus différents, non pas différents au sens superficiel […], ce qui est futile et absurde. De quelle manière une telle croyance a-t-elle balayé toutes les choses non essentielles de la vie ? Voilà la seule façon de juger : de quelle manière êtes-vous plus libres, plus grands, plus dangereux pour toute la société basée sur le faux et le non-essentiel ?

[…]

Vous dépendez tous de quelqu’un : pour votre spiritualité, votre bonheur, votre illumination… Quand je dis : cherchez en vous-même l’illumination, la gloire, la purification et l’incorruptibilité de soi, aucun de vous ne veut le faire. Il peut s’en trouver un petit nombre, mais tellement, tellement réduit. Alors, à quoi servent les organisations ?…

Nul être ne peut vous rendre libres de l’extérieur ; nul culte organisé, non plus que votre immolation à une cause, ne peuvent vous rendre libres. Le fait de vous constituer en organisation, de vous précipiter dans le travail, ne peut vous rendre libres. Une machine à écrire vous sert à taper des lettres mais vous n’allez pas la placer sur un autel pour l’adorer. C’est pourtant ce que vous faites quand vous vous souciez uniquement d’organisations.

« Combien y-a-t-il de membres ? » C’est la première question que me posent les journalistes. « Combien de disciples avez-vous ? Par leur nombre, nous pourrons juger si ce que vous dites est vrai ou faux. » J’ignore combien il y en a et cela m’importe peu. S’il n’y avait qu’un seul homme de libéré, ce serait suffisant…

De plus, vous vous imaginez que seules certaines personnes détiennent la clé du Royaume du Bonheur. Nul ne la détient. Personne n’a l’autorité pour la détenir. Cette clé est votre propre moi ; dans le développement, la purification et l’incorruptibilité de ce moi seul, se trouve le Royaume de l’Éternité…

Vous avez été habitués à apprendre par d’autres de combien vous avez progressé, quel est votre statut spirituel. Que c’est enfantin ! Qui d’autre que vous-même peut dire si vous êtes incorruptible ?…

Mais ceux qui désirent vraiment comprendre, qui sont à la recherche de ce qui est éternel, qui est sans commencement ni fin, marcheront ensemble avec une plus grande ardeur et seront un danger pour tout ce qui n’est pas essentiel, pour les chimères et les ombres. Et ils se concentreront, ils deviendront flamme parce qu’ils ont la compréhension. Tel est le corps que nous devons créer, et tel est mon but. Car de cette véritable amitié – que vous semblez ignorer – naîtra une véritable coopération entre tous. Cela n’est pas dû à l’autorité, au salut, mais à votre compréhension véritable. Grâce à cela, vous pouvez vivre dans l’éternel. Cela dépasse tous les plaisirs, tous les sacrifices.

Krishnamurti – discours du 2 août 1929. Extrait du livre de Mary Lutyens : Krishnamurti les années de l’éveil

 

Bonne fin de journée et à lundi prochain 😉

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